Lettre autographe signée de Gustave Flaubert à sa cousine Caroline Laurent au sujet de L'Éducation sentimentale, édition originale

En ce mois de mai 1869 et alors à Paris, Gustave Flaubert écrit à sa cousine Caroline Laurent pour s'excuser de n'avoir pas le temps de lui rendre visite - et pour cause, il termine son roman ! Lequel ? L'Éducation Sentimentale, commencé en 1863 et qu'il lui promet de boucler "la semaine prochaine" - ce qu'il fera !

C'est un Flaubert dans les derniers moments de la création, lui l'acharné, qui écrit à sa cousine, celui qui ne s'autorise rien que le travail.

"Ma chère Caroline,

Depuis que je te sais revenue à Paris, tu es pour moi un remords quotidien. Car je veux aller te voir tous les jours. Mais je suis surchargé ou plutôt surmené de travail. Je me suis juré d’avoir fini mon livre à la fin de la semaine prochaine, et je ne bouge ! Voilà.

Ta tante est toute seule à Croisset où elle s’ennuie beaucoup, naturellement. Elle me dit de te prier de venir lui faire la visite que [tu] lui as promise.

Si tu peux te mettre en route maintenant, tu lui rendrais un vrai service, et à moi aussi, par contrecoup.

Je n’aime pas à la savoir longtemps dans la solitude. – Et comme je ne peux m’en retourner à Croisset avant un mois, j’aimerais bien à ce que tu fusses un peu près d’elle, d’ici là.

Je passerai chez toi un de ces matins (avant midi).

Je t’embrasse.

Ton vieux cousin en pain d’épice.
Gve Flaubert
 
lundi, 3 h."